Passion sans frontière a d’abord pour vocation de venir en aide aux enfants d’Afrique, du Burkina-Faso et bientôt de Madagascar, qui ne peuvent pas pratiquer leur sport préféré, le basket-ball, dans de bonnes conditions. Mais l’association créée par Michel Gomez poursuit également le but de réunir des personnes autour d’une passion commune.
Le samedi 27 mai dernier, Michel avait décidé de rassembler membres et sûrement futurs membres de Passion sans Frontière dans le petit village de Saint-Estèphe, au château Haut-Marbuzet. Riche idée.
Pour ceux qui depuis, plusieurs années, attendent chaque année l’arrivée du précieux milllésime de ce grand vin de Bordeaux, à Montérolier, avec beaucoup d’impatience avant de le stoker dans leur cave, ce fut une seconde révélation. Pour les autres, la découverte ne restera pas sans lendemain…
Fidèle client de la maison depuis des lustres, Michel Gomez nous a concocté une journée magique parfaitement mise en scène par Bruno Duboscq, le jeune et talentueux maître des lieux.
Le petit-fils de ce berger qui, au début des années 50, racheta les 7 premiers hectares du domaine pour « zéro franc » à une famille irlandaise, les Mac Carthy, a su nous faire partager sa passion du vin, et surtout il a su nous inculquer l’esprit « Duboscq ». La famille Duboscq qui exploite désormais 74 hectares ne produit pas un vin comme les autres. Cécile, notre charmante guide durant la première partie de la visite, nous a raconté cette « success story » à la bordelaise. Partis de rien, les Duboscq sont parvenus en trois générations à faire de ces vignes laissées pour compte une véritable mine d’or.
De la propriété des Duboscq, on aperçoit le château Montrose, racheté récemment par les frères Bouygues pour la somme de 140 millions d’euros! Pendant toute cette journée, nous avons foulé un sol où l’hectare de vigne « pèse » 2 millions d’euros. Mais laissons de côté ce mercantalisme pour nous rappeler ce moment passé dans les chais au milieu des 1.200 barriques en chêne où grandit le Haut-Marbuzet, le fleuron de la propriété. Moment intimiste où chacun a pu s’imprégner de toute la passion qui a pu animer un humble berger pour transformer une terre hostile et sans grade en un domaine aujourd’hui courtisé par toutes les grandes fortunes.
Une passion véhiculée désormais par l’un de ses deux petits-fils, Bruno. Intronisé gardien du « temple », il s’initie depuis quelques années à l’art délicat de l’assemblage au pied des immenses cuves en béton. Avec un seul maître: son père.
Un jour, il sait qu’il sera seul aux commandes de cette PME qui emploie une quarantaine de personnes. Lors du somptueux déjeuner qu’il nous a offert, il nous a promis de faire mentir l’adage: « la première génération crée l’activité, la seconde la développe et la troisième fait couler l’affaire ». Nul doute qu’il parviendra à garder le Haut-Marbuzet dans le giron de la famille Duboscq.
Le déjeuner fut un régal des sens. Bien « mis en jambes » par un champagne Duboscq et par un blanc sec élévé dans l’Entre-Deux-Mers par son papa en personne, Bruno nous a ensuite servi deux formidables millésimes: le 2000 et le 1976. A chaque fois, le Haut-Marbuzet nous a épatés. Puissant, long en bouche… les qualificatifs ne manquent pas. Les années défilent, mais en remontant le temps, le charme continue d’opérer. Au sujet du 2000, Bruno Duboscq aime à dire que son vin ressemble « à ces hommes brillants qui, un jour, décident de devenir brillants… » Tout un programme et surtout un régal pour ceux qui ont la chance d’en avoir dans leur cave! Après le desset servi avec un vin blanc liquoreux venu d’une petite île coincée entre la Tunisie et la Sicile, un doux breuvage toujours « élevé » par les Duboscq, nous avons terminé la visite au pied des barriques contenant le 2005. Un retour à la « cave », entre amis, où chacun a pu tremper les lèvres dans ce qui sera, a priori ,l’un des trois plus grands millésimes jamais produits par les Duboscq.
Dans quelques jours, Michel Gomez recevra le bon de commandes. A vos crayons afin de ne pas passer à côté d’un cru exceptionnel. Au nom de tous les « passionnés » de vin et de Haut-Marbuzet en particulier, encore une fois merci Michel. Tu nous as permis de passer un moment priviligié avec des gens formidables.
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